Enfant au caractère joyeux, enthousiaste et débordant de vie, je cultivais une vision singulière :
la vie était un jeu, une fête quotidienne !
Dès mes 11 ans, une interrogation persistante me taraudait : pourquoi les gens semblaient-ils si tristes, s'astreignant à des tâches laborieuses ? Je me lançai alors dans une série de questions autour de moi, la première étant : "Quel est notre but sur cette Terre ?"
Les réponses que je recevais me semblaient absurdes : "Tu es là pour réussir à l'école, obtenir un emploi stable, gagner de l'argent, te mériter un toit, payer un loyer, acheter une voiture, fonder une famille, sinon tu risques de te retrouver à la rue, sujet au mépris...
Et la vie n'est pas une fête, ce n'est pas un jeu, c'est la réalité..."
Ces réponses résonnaient comme une cacophonie dans ma tête, perturbant l'harmonie que je ressentais en moi. Ainsi, je demeurai dans un inconfort dualiste tout au long de mon adolescence, oscillant entre mon monde intérieur et celui extérieur, jusqu'à ce jour où les pièces du puzzle allaient enfin s'assembler.
À 21 ans, je fis la rencontre providentielle de Jean-Claude, un astrologue hors du temps, qui apporta une cohérence croissante à ma conscience à chaque séance. Dès la première rencontre, il me dévoila mon thème astral, connaissant davantage de moi que je ne me connaissais moi-même consciemment !
Cela confirma ce que je ressentais au plus profond de moi : une intelligence de vie, des lois universelles qui me transcendaient. Reconnectée à moi-même, je m'engageai dans un voyage temporel, explorant le labyrinthe de l'étude perpétuelle, récompensée à chaque prise de conscience par la chute d'un mur.
Ma quête était de retrouver ma véritable identité et le sens de la vie, à travers la lecture frénétique des livres dans la bibliothèque de mon labyrinthe. Chaque réponse trouvée me rapprochait de moi-même, mais impliquait une responsabilité : celle de savoir. Ceci m'obligeait à renoncer définitivement à l'ignorance et au confort apparent du "je ne savais pas", perturbant certaines parties de moi préférant leurs zones de confort.
La prise de conscience que je n'étais pas victime, mais responsable de ma réalité, fut un choc pour l'ego, qui préfère séparer là où on cherche l'unité.
Les murs du labyrinthe tombaient à mesure que s'ouvrait mon regard, bien que mon ego, avide de réconfort, ajoutât parfois quelques murs plus agréables.
Chercheuse infatigable, mon parcours dans le labyrinthe était aussi fascinant que mon objectif. Chaque découverte me plongeait dans la concentration de mes lectures, hors du temps.
À 41 ans, un nouveau tournant s'opéra lors de ma rencontre avec Jean, mon futur partenaire de vie, praticien en thérapie énergétique. Son monde s'harmonisait au mien, et pour la première fois, j'avais de la compagnie dans mon labyrinthe. Fière de lui dévoiler ma bibliothèque, chaque visite de Jean rapprochait davantage de la sortie, bien que le labyrinthe fût ma zone de sécurité.
Chaque soir, je quittais mon labyrinthe, les murs fragilisés par les échanges avec Jean, mon
guide bienveillant dans ce cheminement. Sa maison ouverte en face de la mienne était devenue un sanctuaire, un lieu où les barrières mentales s'estompaient, laissant place à une connexion
authentique.
Bien que les murs du labyrinthe perdissent de leur solidité, l'ego en moi ressentait une panique grandissante à l'idée de perdre ses repères familiers.
Cependant, l'étreinte chaleureuse de Jean et la confiance mutuelle apaisaient ces craintes, créant un espace où je pouvais pleinement être moi-même.
Un matin, alors que le soleil se levait, une odeur envoûtante de feu me saisit. Intriguée, je m'approchai de la fenêtre et vis les flammes dansantes, dévorant avec voracité les murs du labyrinthe qui m'avait retenu prisonnière pendant si longtemps. La bibliothèque, dépositaire de mes doutes et de mes questionnements, était engloutie par le feu libérateur. Le labyrinthe avait disparu, laissant derrière lui des cendres lumineuses, un symbole de renaissance.
Depuis ce jour, je m'efforçai de ne pas retomber dans les schémas anciens, de ne pas recréer ces labyrinthes mentaux qui m'avaient entravée. Les leçons apprises dans les flammes du renouveau étaient gravées dans mon être, une invitation constante à la liberté.
Guidée par un nouvel élan, je m'ouvris davantage aux autres, non plus en portant un masque, mais en exposant ma véritable essence.
Ma petite voix me souffla alors ces mots inspirants : "Il est temps de sortir de ta cage et de vivre au milieu des autres pour les aider à dénouer les fils de leur propre labyrinthe."
Désormais, chaque journée de ma vie est une offrande, un partage de la lumière acquise dans l'obscurité de mon passé.
Notre couple devient un exemple vivant de la puissance libératrice de l'amour authentique.
Chaque journée de notre vie à deux est une célébration d'une liberté retrouvée, un témoignage que l'amour peut être un catalyseur puissant pour sa croissance personnelle.
Ensemble, nous nous sommes engagés à soutenir ceux qui croisent notre chemin, les aidant à dénouer les fils de leurs propres labyrinthes.
Dans cette aventure commune, le couple devient un sanctuaire, un refuge où l'authenticité et la vérité sont célébrées.
Nous avançons main dans la main, éclairant notre chemin de vie avec la lumière de la compréhension mutuelle et de l'acceptation inconditionnelle. Ainsi, chaque jour est une promesse renouvelée de liberté partagée, de croissance continue, et d'amour qui libère.